Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Partitions qui cogitent
19 août 2014

Motus, renaissance!

Expiration

En cette entrée de mi-août, je me retrouve à mi-lucidité avec moi-même. Je songe aux ignares répercussions de l'entichement, et la partie s'avère difficile. Source commune et universelle de sanglots avides, tous peuvent s'y rattacher. Des failles plus lourdes fracassent ce bas-monde, or autour d'un non-retour de balle cette peur d'être forever alone se cristallise. Torture, juntes militaires ou pas, la solitude se veut l'anti-baume humain. Pardonnez pour la mimique d'anthropologie sexuelle à la Carrie Bradshaw. J'ose me permettre de telles digressions.

Chose curieuse, lorsqu'on se dévoile avec passion, soudainement notre vie s'illumine. Un élément d'exaltation s'insère dans notre routine endormante, et l'anticipation se fait levier d'énergie. The thing is, si on se regarde comme du monde, on a tous l'air sautés. On trimbale tous nos importances égocentriques et apathiques en se faisant à l'idée que l'autre, le chéri, c'est le tout. Les fameux textos chassent tout écran de fumée à cet égard. Rien de plus décevant que de recevoir un texto en provenance de tout autre individu que le chéri. On a sans cesse les yeux rivés sur nos téléphones parce qu'au fond, on se visualise tous ailleurs, à faire autre chose que de puer dans l'autobus avec des humains que nous ne souhaitons pas connaître. Curieux d'être en étroite proximité avec des copies conformes de nous-mêmes sans réellement chercher à déconstruire cette proximité. Nous choisissons d'être à la fois anti-sociaux et sociaux, le cas échéant dans des situations diamétralement opposées. Nudité et ébats significatifs; pudeur et gêne au moindre frôlement. L'exclusivité a quelque chose de criant!

Lorsque l'inconnu se mute en familier, une vulgarisation se met à fermenter. L'amnésie nostalgique d'attentions. Les fameux pris-pour-acquis-je-m'en-fous. L'amour est si puissant qu'on est prêt à renoncer, à négocier, à relativiser. L'amour, c'est aussi la peur de perdre. De perdre la moitié de soi et de se foutre en l'air dans un marathon de convalescence. Il s'agit d'autant plus de confusion. Des relents de jeunesse qui reviennent comme ces cauchemars du secondaire refoulés tant de fois. Puis, on se dit qu'on pense trop, pas assez, trop à l'autre, pas assez à nous, jalousement, et advienne que pourra! Au demeurant, les interactions humaines se développent jusqu'à saturation. Après quoi, elles font comme les sociétés; elles s'individualisent.

  

Inspiration

L'album Both Sides Now de Joni Mitchell me décourage à chaque écoute. Impossible. Impossible que ce soit si complexe. On est trop exigeants. On idéalise trop. Pis encore, ces points incessants qui font de ces mots des sécessions, c'est rebutant! Ces points de non-retour aux ultimatums suprêmes, pourquoi devons-nous y répondre?! J'en ai marre. Quelle intolérance le familier insémine alors que fondamentalement, tout est clair et instinctif. Il nous faudrait de ces brigadiers de la communication pour nous orienter à travers les bris de réseaux. Des panneaux pour éviter tous ces points à travers les mots, quitte à paraphraser un texte de vie. Des mots qui en inspirent d'autres à partir d'un "oui, je le veux... et pas que pour cinq ans". Puis l'amour brut, ça se manifeste sous quelle forme? Est-ce qu'il en faut de ces mots dans cette motte amoureuse? S'agit-il d'une maison, d'une famille, d'un sacrement ou d'une promenade main dans la main? Qu'en est-il?

Il y a, dans cette écriture existentielle, une magnanime reproduction des façons de nos parents. On se lance dans l'indépendance sans vraiment savoir comment s'y prendre, puis c'est la renaissance. Renaissance littéraire, peut-être pas. Y'a trop de courants différents qui convergent. Éventuellement, ça fait du nouveau-roman. Du Sarraute, c'est pas de la préciosité. La Roxane de Rostand ne s'y retrouverait pas. Misère! Ça me ramène aux découragements de Joni Mitchell. Je n'assume pas cette laideur dans l'amour. C'est impossible, pas impassible. Sur ce, motus jusqu'à la prochaine fois. Mon sac est vide et j'inspire.

Publicité
Publicité
Commentaires
Partitions qui cogitent
  • Voici un exutoire ouvert à tous. À savoir qu'à l'exception près des illustrations rassemblées ici, tout relève de ma propre création. Je vous exhorte à ne pas copier le contenu du présent blog. Cogitez par vous-mêmes, plutôt!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité